Le musicien russe d'ascendance française, Grigory L'vovitch Catoire (1861-1926) est peu connu en dehors de son pays. Pourtant, ce compositeur qui se passionna pour la musique française et allemande de son temps laissa à la postérité une œuvre profondément attachante. Achevé en 1921, son Quintette en sol mineur est considéré comme sa partition testamentaire. Elle exprime avec une tendresse passionnée, le crépuscule d'un romantisme qui se nourrit aussi bien des esthétiques slaves que françaises et germaniques. Dans cette musique purement instrumentale, la voix humaine semble chanter à chaque nouvelle phrase, jusque dans les dernières pages qui se referment comme dans un rêve. Il en va différemment du Quintette avec piano en ut majeur de Béla Bartók (1881-1945). C'est un tout jeune musicien de 22 ans qui met un point final à une pièce d'une envergure exceptionnelle. L'influence de la musique de Liszt irrigue l'écriture de la jeune école hongroise, subjuguée par la richesse d'une culture nationale. Quintette ou esquisse de symphonie… Les interprètes ont fort à faire dans cette musique au souffle romantique. La personnalité de Bartók s'affirme dans la recherche d'une virtuosité nouvelle et d'une élégance du geste. Deux qualités qui appartiennent déjà au compositeur des futures Danses populaires roumaines.