La musique française et la musique russe ont toujours entretenu des liens culturels, de la francophile impératrice Catherine II à l’admiration du jeune Debussy pour Moussorgski, des voyages de Glinka et de Tchaïkovski en France au long séjour de Boieldieu à Saint-Pétersbourg.
Ces complicités musicales trouvent un écho harmonieux dans le programme franco-russe de ce disque, consacré à la harpe. Les oeuvres qui le composent furent soit écrites directement pour l’instrument, soit le fruit de transcriptions ou d’arrangement d’airs d’opéra, comme ce fut la mode pendant des décennies. Les tubes de l’époque, de Mozart, de Gounod, de Tchaïkovski et de bien d’autres, étaient variés et confiés aux formations musicales les plus diverses – un lointain équivalent de nos « versions remixées » ou « remix » actuels. Cette tradition prospéra des débuts de l’opéra jusqu’au XXe siècle (et même XXIe siècle), comme en témoigne la Fantaisie conclusive de ce disque, composée par Ekaterina Walter Khüne.